I. Introduction
II. Comment on analyse l’or ?
- Sur la teneur en or (définir les réserves de minerai, optimiser l’alimentation de l’usine).
- Sur les différent statuts de l’or (libre, attaché, inclus ou réfractaire) pour définir les performances d’usine et la perte dans les résidus).
- Sur sa spéciation (sous qu’elle forme minéralogique l’or se présente, or natif, ou alliage).
Ainsi, le choix de la méthode la plus adéquate pour déterminer la nature et la teneur en or d’un échantillon dépend donc de ses propriétés physiques, chimiques et surtout minéralogique ainsi que de la finalité des résultats des analyses (recherche minière, optimisation du procédé de traitement, vente de concentré, etc.)
Avant l’étape déterminante de l’analyse, il est important de souligner que les minerais d’or sont caractérisés par une grande variabilité est qu’une grande vigilance devrait être prise lors de la préparation des échantillons. Ceci étant dit, les trois méthodes les plus utilisés sont :
1. La pyroanalyse
La pyroanalyse est une technique normalisée de concentration de métaux précieux. L’échantillon est d’abord mélangé avec un agent fondant, puis il est porté à de haute température (fusion) avec collecte par le plomb. On obtient un mélange de métaux précieux qui sont ensuite extraits par un procédé appelé coupellation. Ensuite, on solubilise les métaux pour un dosage par spectrométrie d’absorption atomique ou spectrométrie à plasma par couplage inductif.
Il est important de souligner que la pyroanalyse est fréquemment utilisée comme premier choix lors d’analyses d’or en grande quantité. Néanmoins, la présence de sulfures, d’oxydes de métaux de chrome et d’autres éléments peuvent diminuer le taux de récupération des métaux précieux et interagir avec le processus de pyroanalyse. En effet, pour améliorer la récupération, les laboratoires miniers adaptent la nature du fondant selon la minéralogie des échantillons.
2. Digestion acide à l’eau régale suivie d’une analyse par spectroscopie d’absorption atomique (Atomic Absorption Spectroscopy)
Le dosage de l’or par digestion chimique peut être une alternative fiable à la pyroanalyse. Cette digestion est effectuée par l’eau régale (aqua regia) qui est un mélange d’acide chlorhydrique (HCI) et d’acide nitrique (HNO3) concentrés. Les résultats de cette méthode d’analyse pour l’or sont assez bien corrélés avec ceux obtenus par pyroanalyse, et si les échantillons ont été prétraités correctement. En effet, les échantillons qui contiennent du carbone sous forme de graphite ou charbon doivent être grillés avant leur digestion car l’or peut s’y adsorber (preg-robbing) lorsqu’il est dissous, ce qui affecte les résultats d’analyse.
3. Cyanuration
La cyanuration est une méthode de dosage indirecte de l’or. Elle consiste en une dissolution de l’or quand il est uniquement sous forme de grains libres ou attachés, donc accessible à une solution de cyanures dilués. Cette solution chargée en or dissout est ensuite analysée pour en déterminer la concentration.
4. Analyse minéralogique
L’analyse minéralogique du minerai d’or par observations microscopiques (microscope optique et électronique) et par micro-analyses élémentaires (microsonde électronique et ionique, ablation Laser couplé à l’ICP-MS) est primordiale pour comprendre sous qu’elle forme est présent l’or dans le minerai, contrairement aux analyses précédentes qui ne donnent que sa teneur total. Les observations microscopiques permettent de connaitre les différents statuts de l’or comme le montre l’imagerie en bas :
- L’or libre est celui qui peut être récupéré par gravimétrie
- L’or libre et attaché est celui qui peut être récupéré par cyanuration.
- L’or inclus ne peut pas être récupéré par cyanuration, mais peut être récupéré par gravimétrie si sa taille est nettement supérieure à celle du minéral hôte
- L’or réfractaire (ou invisible) est l’or qui est incorporé dans le réseau cristallin, et n’est pas observable en microscopie. Ce sont les micro-analyses élémentaires qui permettent de le détecter et le doser.